dimanche 18 mars 2012

#OLD, LA NOUVELLE ARME DES "TWITTOS"

Avec l’accélération du temps réel de l’information, un petit nouveau est arrivé sur Twitter, le hashtag #old. Celui-ci constitue une sorte de nom de code permettant de signaler qu'une information tweetée a évolué, voire périmé. Il peut alors servir à un "twitto", c'est à dire un utilisateur de Twitter lambda, d’indiquer et d'assumer que le lien qu’il s’apprête à publier n'est pas récent. Mais surtout il est une arme terrible pour tout journaliste souhaitant railler un collègue qui aurait fait preuve de laxisme en relayant une information déjà présente sur la toile depuis plusieurs heures. Pour éviter ce genre de situation, un outil a été créé par deux suédois : "Is it old?".

Tweeter c’est bien, le faire dans le bon tempo c’est mieux.
Dans un monde où l’information se fait en temps réel, il n’y a désormais plus de place pour les journalistes qui ne font pas preuve de réactivité. Le métier a évolué en ce sens : l’information brute doit être délivrée en temps réel pour avoir un maximum de valeur ajoutée. L’actualité analysée et décryptée dispose quant à elle d’un laps de temps supplémentaire pour être transmise. Emmanuelle Defaud, chef des informations à France TV Info résume : «Il y a une question d’adéquation entre le moment où tu donnes l’information et la qualité de l’information (…) Dans le temps T, tu peux donner une information qui vient de sortir, en restant sur des faits bruts. 24h ou 48h plus tard, (...) tu ne peux pas donner juste le fait, tu dois le décrypter.» 

Twitter a évidemment intégré cette évolution du métier induite par les nouvelles technologies. Lorsqu’un évènement brulant se produit, le journaliste ou le twitto qui se veut au plus près de l’information doit faire preuve du maximum de réactivité possible, et bien sûr il doit s’assurer avant de publier un tweet que les faits n’ont pas évolué à nouveau. Des évènements où la situation évolue très vite, comme la mort du colonel Kadhafi en octobre dernier ou encore le dramatique accident de car en Suisse cette semaine, sont des exemples frappants : le fait en lui-même a un intérêt à être tweeté lorsque l’information vient de tomber. Par la suite, c’est l'évolution et l'analyse de la situation qui comptent. De même que dans le cadre du « live-tweet » d’une rencontre sportive, il n’y a strictement aucun intérêt à signaler un but une demi-heure après que celui-ci ait été inscrit. 

Le timing et la réactivité revêtent donc une importance capitale dans la profession de journaliste aujourd’hui, et d’autant plus sur Twitter. Pour interpeller, voire moquer ceux qui feraient preuve de laxisme, les professionnels ou les twittos lambda ont une nouvelle arme terrible. Celle-ci prend la forme d’un hashtag : #old. Comme expliqué précédemment, il permet également de signaler et d'assumer que ce que l’on s’apprête à tweetter n’est pas de l’actualité fraîche. 

#old peut permettre de revenir sur un évènement passé...
... ou signaler qu'un article récent reprend une étude plus ancienne
Le sens de ce hashtag est très simple, dans ce contexte où le journalisme numérique prend le dessus et où l'actualité se fait en temps réel, les journalistes doivent dévoiler la bonne information au bon moment. 

Is it old: l’outil pour éviter d’être "has-been"

C’est dans ce contexte d’immédiateté de l’information et de prédominance croissante de Twitter que deux créateurs numériques suédois, Oskar Sundberg et Per Hansson, ont mis en place un outil bien pratique : « Is it old ? ». Sous ce nom se cache une application à laquelle tout twitto novice ou manquant de confiance dans ses tweets et la fraîcheur de l’information qu’il s’apprête à diffuser, peut se référer.

Le fonctionnement est très simple : il suffit simplement d’entrer dans la barre d’adresse de l’application le lien que l’on s’apprète à diffuser sur Twitter. L’application va alors préciser si l’information est dépassée ou non en se référant à la date et l’heure de parution de l’article, et au nombre de fois où l’article a été tweeté.

Par exemple, j’évoquais tout à l’heure le tragique accident de car dans un tunnel en Suisse, où 28 belges donc 22 enfants ont été tués. Cette actualité a secoué la Belgique et fait la une des journaux. L’accident a eu lieu à 21h15 mardi soir, il a été relayé dans le courant de la nuit de mardi à mercredi, avant que toute la toile s’empare de l’information. Jeudi soir, j’ai donc fait le test sur le site « Is it old ? » de deux liens provenant du site internet du premier journal belge, Le Soir :  

Le premier lien reprend les faits de l’accident et les évolutions au cours de la journée de mercredi : premiers élements de l’enquête, réactions officielles, etc. Tweeté plus de 40 fois et datant de plus de 24 heures, le lien est considéré comme « old ».


Par contre, le second lien présente un élément qui permet de montrer que des accidents avaient déjà eu lieu dans le tunnel suisse par le passé. Le lien étant récent et n’ayant toujours pas été tweeté, le site m’informe que je suis un "pionnier d’Internet".


En fait, si cet outil est novateur, il ne remplacera jamais les qualités intrinsèques d’un bon journaliste aujourd'hui, qui se doit d’être réactif face à l’actualité pour asseoir sa crédibilité et sa valeur ajoutée. 

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